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La Nouvelle-Orléans en 2386. Artiste inconnu·e.

Pourquoi "City of Spirits"? Parce qu'il me semblait que Palladium Books avait annoncé, il y a des éons, un supplément pour La Nouvelle-Orléans et qu'il avait comme sous-titre "City of Spirits". Mais je n'ai jamais retrouvé l'info, y compris ici, c'était peut-être dans ma tête... Bon, dans ce qui va suivre, ça sera surtout, "City of Pirates" dans l'inspiration originelle. Et ne vous attendez pas à un article exhaustif, plutôt une courte introduction. La Nouvelle-Orléans a un capital imaginaire chargé et elle peut constituer un setting sympa pour la Terre des Rifts.

Je n'avais pas vraiment prévu de vous parler de La Nouvelle-Orléans d'ailleurs. J'étais plus parti sur le décryptage de la couverture de Rifts World Book 5: Triax & The NGR. Sauf que, en glanant des illustrations sur l'intertoile, je tombe sur la couverture, par Iain McCaig, de The Port of Peril, un nouveau Défis fantastiques de Ian Livingstone.

Hé! C'est Mungo, de "L'Île du Roi Lézard", en bas à droite!

Qu'est-ce qu'on voit sur cette (très belle) couverture? Une taverne remplie d'une belle brochette de forbans. Alors moi je suis vraiment désolé mais taverne + forbans = pirates! Et parmi tous les coins de la Terre des Rifts susceptibles d'accueillir une taverne pleine de pirates, humains et humanoïdes, j'ai pensé en premier lieu à La Nouvelle-Orléans.

Alors hop la ho une bouteille de rhum! Et en avant pour une petite présentation de The Big Easy. Enfin, de ce qu'il en reste...

Plantons le décor. Avec la montée du niveau de la mer de 30 mètres, le sud de la Louisiane est submergé. Certains quartiers sont encore visibles, notamment l'ancien Central Business District — "le District" — et ses gratte-ciel, mais la plus grande partie de l'ancienne Nouvelle-Orléans a disparu sous les eaux du Golfe du Mexique. Des buildings rongés par le sel et l'eau au milieu du Golfe?

Pas vraiment car, dans mon Rifts à moi, la côte, du Texas jusqu'aux Carolines, a été envahie par la mangrove. Une mangrove extra-terrestre puisque, en dehors des palétuviers, la flore est d'origine extra-dimensionnelle, avec certains arbres capables d'atteindre les 300 mètres de haut (lisez ce post). Avec cette végétation, une grande partie de la côte est plongée dans l'obscurité, même en plein jour.

L'ancien cours du Mississippi n'a pas été envahi par la mangrove et le fleuve court toujours, au milieu des eaux saumâtres du bayou, vers le Golfe du Mexique. C'est l'action conjuguée de puissants élémentaires aquatiques et d'une déesse du fleuve qui a contribué à sa préservation. Il en est de même du Lac Ponchartrain. La Nouvelle-Orléans est située entre le lac, au nord de la ville, et le Mississippi, au sud.

En dehors du lac et du fleuve, la ville ressemble au reste de la région: un gigantesque bayou. Gigantesque par la superficie: des centaines de milliers de kilomètres carrés du Texas aux Carolines (le bayou, pas la ville). Gigantesque aussi par les dimensions:  la végétation est tellement dense que, au niveau de l'eau, l'observateur ne distingue pas le ciel, ni même la canopée, en de nombreux endroits.

Illustration de Dmitry Kremiansky.

Les habitations de La Nouvelles-Orléans sont assez diverses. On distingue quatre types d'habitat:

  1. Les ruines. Notamment dans le Central Business District. Les ruines émergées accueillent des habitations dans leur partie non-inondée. C'est le cas des buildings de l'ancien quartier d'affaires qui constitue le cœur de la ville: le District.
  2. Les arbres. De nombreuses maisons ont été construites dans les arbres, quand ce n'est pas des quartiers entiers. Sur le tronc, sur les branches, à l'intérieur des arbres morts... Regardez l'illustration qui ouvre ce post. Ou repensez au village ewok de Star Wars VI.
  3. Les bateaux. Amarrés ou nomades, à flot ou échoués, ils accueillent une grande partie de la population de La Nouvelle-Orléans. Ceux qui sont encore en état de naviguer permettent à ses habitants de prendre le large en cas de menace (cubaine, atlante, coalisée...). Ils constituent un habitat mouvant, transformant continuellement la géographie de la cité.
  4. Les plate-formes. Sur pilotis ou ancrés aux arbres ou aux ruines, les constructions sur l'eau sont nombreuses. Certaines sont juste amarrées ou ancrées et peuvent se transformer en bateaux si nécessité.
Habitations louisianaises. Illustration de Darren Bartley.

Au vu de cette géographie très particulière et de la nature des habitations, l'essentiel des déplacements se fait par la voie des eaux (Mississippi, lacs, canaux, marais...) ou celle des airs (ponts, échelles, escaliers, passerelles et ascenseurs). La végétation et l'obscurité empêchent d'avoir une vue d'ensemble de La Nouvelle-Orléans mais il faut imaginer un entrelacs de ruines émergées, de bateaux, d'arbres géants aménagés et de constructions flottantes, avec tout un réseau de passerelles reliant les uns et les autres. 

Il y a un puissant Node (= un Nexus sans lignes ley reliées; lisez ce post) au dessus de l'ancien cimetière Saint-Louis (submergé). Son influence (= son énergie magique) se fait sentir dans tout le "centre-ville", dont l'ancien Vieux carré.

Qui sont les habitants de La Nouvelle-Orléans en 2386? Des pirates! Ou plutôt des corsaires. Mais pas que.

Depuis quelques temps, je mets un bandeau au début de mes posts. Ces bandeaux sont les titres des suppléments Rifts en rapport avec le sujet abordé dans les posts. Il n'existe pas de supplément consacré à cette partie de l'Amérique du nord de Rifts, malheureusement. Il y en a bien eu un annoncé pendant quelques temps — il y a fort fort longtemps — mais il a disparu dans les limbes de la politique éditoriale chaotique de Palladium Books. Ce supplément devait s'appeler "Mississippi Blues", d'où le titre de ma rubrique.

Sans supplément attitré, j'ai bien failli vous mettre ce bandeau:

Quel lien entre les résineux de l'État Libre du Québec (Rifts World Book 22: Free Quebec) et les marais de La Nouvelle-Orléans, à plus de 2500 kilomètres? Ses habitants et ses dirigeants.

De par sa proximité avec Atlantis, les Québécois ont développé une flotte pour protéger leurs côtes des esclavagistes splugorths. Lorsque la Coalition commence à développer une marine de guerre, elle s'appuie sur l'expertise de Golden Age Weaponsmiths (post ici) et, surtout, celle de l'État Libre (Rifts Sourcebook 4: Coalition Navy). Dans mon Rifts à moi, désireux de mettre à profit l'imaginaire lié aux pirates et aux corsaires, j'ai imaginé que les Québécois se soient lancés dans une guerre de course contre Atlantis et ses alliés (ce post là). Officiellement, l'ÉLQ n'est pas en guerre contre Atlantis. Officieusement, des centaines (des milliers?) de Québécois, et d'autres nord-américains, se sont embarqués à bord de navires flibustiers et harcèlent les navires qui font la liaison entre Atlantis, ses colonies et ses alliés. Le premier de ces alliés c'est Cuba et ses habitants démoniaques (Rifts World Book 35: Megaverse in Flames).

Corsaire louisianais. Illustration de Diogo Costa.

L'Île de la Tortue, la Guadeloupe, la Martinique et La Nouvelle-Orléans constituent les ports d'attache des corsaires "québécois" — tous ne le sont pas, québécois — en Amérique du nord. On peut en imaginer d'autres sur la Terre des Rifts: Dunkerque (en lien avec les Néo-Calaisiens?), Saint-Malo, Morlaix, les Mascareignes, Madagascar (Île Sainte-Marie)... Ma référence — et celles des dirigeants de l'ÉLQ, manifestement — c'est l'histoire de la flibuste française du XVIème au XIXème siècle. D'autres pirates, humains et D-Bees confondus, sans aucun lien avec Souverain (la capitale de l'ÉLQ), s'attaquent eux-aussi aux intérêts splugorths: ils ont leur base en Jamaïque. Mais revenons à La Nouvelle-Orléans.

Quelques communautés vivaient déjà à l'emplacement de La Nouvelle-Orléans lorsque les Québécois s'y installent au début du XXIVème siècle. Ces derniers jouent la discrétion et ne cherchent pas à chasser les premiers habitants, même si il y a des magiciens, des D-Bees et des mutants parmi eux. Au fil des décennies, les Québécois et leurs descendants sont de plus en plus nombreux. Il y a les corsaires, bien sûr, mais aussi des prêtres, des aventuriers, des agriculteurs, des pêcheurs, des marchands, des artisans... La société québécoise de mon Rifts à moi est une théocratie féodale totalitaire. En conséquence, nombreux sont ses citoyens à aller voir ailleurs si l'air est plus pur... Et l'ambiance moins pesante.

En Louisiane, ils trouvent la liberté et les opportunités.

Agente de la Sûreté du Québec. Illustration de Remy PAUL.

La liberté car, si la Sûreté du Québec est belle et bien présente, elle a d'autres chats à fouetter que de surveiller les opinions et la moralité des sujets de l'ÉLQ. Ses agents sont là pour faire en sorte que les Atlantes et les Coalisés n'apprennent jamais que le Québec est à la manœuvre derrière les agissements des flibustiers, pas pour faire la police des mœurs. Et puis ça arrange les maîtres du Québec que les "déviants" quittent la Patrie... Pour aller la servir en terre étrangère.

Les opportunités car, en Louisiane, les Québécois peuvent avoir un commerce, un atelier, une culture, sans dépendre obligatoirement d'une corporation, d'une compagnie ou d'un seigneur.

En conséquence, la ville et sa région sont peuplées de marginaux, de rebelles, d'esprits indépendants... Et de corsaires. Des corsaires qui se croient pirates! Car bien peu sont au courant, y compris parmi les capitaines, que Souverain est l'instigateur de leurs déprédations. À l'insu de tous, les commanditaires, les financeurs et les agents rabatteurs des tripots de Montréal et Old Bones travaillent tous pour la Sûreté du Québec. À leur insu, le plus souvent.

Avec le temps, les pirates — ou corsaires, peu importe — ont massivement investi les buildings du Central Business District. Leurs navires viennent s'y amarrer et les matelots vont se ravitailler et prendre du bon temps au Superdome, transformé en marché géant avec tavernes, bordels, arènes, fumeries, body chop-shops... Les gratte-ciels sont les résidences des équipages les plus riches et des "entrepreneurs" québécois qui ont su faire leur beurre dans la région. Un mystérieux "gouverneur" prélève une part sur la plupart des activités économiques de la ville, licites et illicites. Il a sa demeure dans les derniers étages du Plaza Tower. Derrière le réseau mafieux qu'il dirige se dissimule la Sûreté du Québec. La "taxe" prélevée sur le business de la ville permet aux agents d'avoir un œil sur ce qui se passe, ce qui se dit, ce qui se fait.

En dehors du gouverneur, il n'y a pas d'autorité constituée, hormis un "conseil des capitaines", très informel, qui se réunit tous les 36 du mois. Ou en cas d'urgence: menace atlante ou cubaine.

On se fait une petite table de rencontre aléatoire spéciale The Port of Peril, la taverne la plus mal famée du District, le quartier corsaire?

d12 Rencontre aléatoire
1 1d6 corsaires riches le temps d'une soirée
2 1d3 prêtres néo-catholiques
3 1d6 gros bras du "gouverneur"
4 1d3 prostitué·es
5 1d4 aristocrates ruinés
6 1d4 marchand·es des Cent-Associés
7 1d2 recruteurs
8 1d2 capitaines et une carte au trésor
9 1d4 D-Bees susceptibles
10 1d3 métis·ses humain/Profond
11  1d2 espion·nes atlantes
12 1d6 pirates du Mississippi

 

Corsaire louisianaise. Illustration de Raymond Griego.

Comme les flibustiers de La Nouvelle-Orléans s'en prennent en premier lieu aux Atlantes et à leurs affidés, la Coalition les laisse tranquilles. La base de Bâton-Rouge n'est guère éloignée pourtant et les patrouilles coalisées sont fréquentes dans le delta (Rifts Sourcebook 4: Coalition Navy). Et pourtant il y a des pirates à La Nouvelle-Orléans. Des vrais, des qui s'en prennent aux navires et aux riverains du Mississippi et de ses affluents. Comme ils ne sont pas forcément les bienvenus dans la cité, ils préfèrent accoster un peu plus loin en amont, dans les ruines émergées de [mettez ici le nom d'un quartier quelconque]. Les flibustiers de La Nouvelle-Orléans, celles et ceux qui mènent une lutte acharnée contre Atlantis et les démons de Cuba, n'ont que mépris pour ces "pirates d'eau douce" et les rixes sont fréquentes dans les tavernes du Superdome.

À partir de 105 PA (2391 après J.-C.), avec la Guerre d'Indépendance de l'ÉLQ contre la Coalition, les autorités secrètes de La Nouvelle-Orléans deviennent moins regardantes sur les casiers judiciaires des forbans qui fréquentent la ville. Et les pirates du fleuve commencent à accoster directement sur les quais du District. D'autant plus que l'armée québécoise, en secret, utilise leurs services pour ravitailler les troupes québécoises en Indiana, dans l'Ohio et en Pennsylvanie, de 105 PA à 107 PA (lisez ce post).

Mais La Nouvelle-Orléans n'est pas qu'une ville de pirates, c'est aussi une ville de morts-vivants. De nos jours, elle est réputée être "la ville la plus hantée des États-Unis". Du fait de son passé vaudou? De ses tombes et cryptes construites en surface, à cause de la trop grande proximité des nappes phréatiques?

Illustration de Maxim Kostin.

Toujours est-il que, dans Rifts, la frontière entre le monde des morts et celui des vivants y est très tenue. Les fantômes, et les entités surnaturelles liées à la mort (Rifts Conversion Book One), sont particulièrement nombreuses dans la ville. Il y a une densité de places hantées plus que conséquente. Quelques nécromants de la Confédération des Ténèbres ne s'y sont pas trompés et se sont installés dans les environs, quand ce n'est pas dans les masures flottantes du Vieux carré. Ils attendent patiemment le jour où ils pourront lâcher leurs hordes mort-vivantes sur "les étrangers" (les Québécois, francophones et catholiques) et refonder le Sud, à leur façon

Il faut aussi compter avec le vaudou et les bokors: si le vrai zombi haïtien a peu à voir avec celui de Romero, le zombi vaudou de Rifts beaucoup plus! En fait, dans l'idéal, j'aimerais bien faire un mix "riftsien" entre le zombi romeroïde et le zombi haïtien: un être plus vraiment vivant mais pas encore mort... Je ne sais pas ce que ça donnerait mais il y en a à La Nouvelle-Orléans de Rifts...

Marie Laveau est la grande prêtresse du culte vaudou à La Nouvelle-Orléans. Elle réside, avec sa cour, dans un ancien bateau à aubes, le Steamboat Natchez, qui vogue dans et autour de La Nouvelle-Orléans. Est-elle la vraie Marie Laveau? Un Loa incarné? Une puissante mambo? Quand elle quitte son navire, c'est pour être maîtresse de cérémonie dans le quartier flottant au dessus de l'ancien cimetière Saint-Louis. Les Québécois gardent leurs distances et la mambo le leur rend bien.

On se fait une petite table de rencontre aléatoire spéciale Bourbon Street, le canal le plus dangereux du Vieux carré?

d12 Rencontre aléatoire
1 d3: "1" un·e houngan/mambo, "2" un·e bokor, "3" un Loa
2 d3: "1" un shaman indien, "2" un élémentaliste
3 d2: "1" un·e nécromant, "2" une sorcière
4 d2: "1" 1d6 zombis (d2: "1" vaudou, "2" Romero), "2" 1d6 squelettes
5 1d3 moines mendiants néo-catholiques
6 un démon, ayant apparence humaine, avec une guitare (ou un saxo)
7 d2: "1" 1d4 goules, "2" 1d4 cannibales
8 d2: "1" une entité nécromantique, "2" un fantôme
9 1d4 clochards des canaux
10 1d3 Profonds
11  d2: "1" 1d4 fées aquatiques, "2" 1d3 élémentaires
12 1d6 coupe-jarrets

 

Boutique du Vieux carré. Illustration de Iain McCaig.

Les nécromants et les prêtres et sorciers vaudous ne sont pas les seuls maîtres des arcanes en ville.

Il y a les théurges de l'Église du Nouveau Monde, la secte néo-catholique à l'origine de l'État Libre du Québec. Ses moines et ses prêtres travaillent main dans la main avec les agents de la Sûreté. La Nouvelle-Orléans est le siège d'un évêché, dépendant de l'archevêché des outremers (basé à l'Île d'Orléans). L'évêque tient résidence dans la partie émergée de la cathédrale Saint-Louis. Un vieux rafiot amarré à côté de la cathédrale fait office de lieu de culte. Nombreux sont les flibustiers et les colons à se rendre aux offices dominicaux. Les néo-catholiques tolèrent les autres cultes, y compris le vaudou. En se pinçant le nez.

Il y a des magiciens de la Fédération qui peuplent quelques hectares du Vieux carré (Rifts World Book 16: Federation of Magic). Leurs activités sont tolérées tant qu'ils la jouent profil bas. Les conflits qui agitent la Fédération, entre pro et anti-Dunscon, n'ont pas trop d'emprise sur la petite communauté. Leur quartier sert de lieu d'échange entre les magiciens du continent et ceux des "Dark Woods" du Mississippi et de l'Alabama. On y vend des talismans, des artefacts, des parchemins, des Fées captives, des ingrédients... Et de menus services.

Des Techno-mages, des Érudits et de Scientifiques des marges cohabitent plutôt bien au sein d'une petite communauté au dessus de [mettez ici le nom d'un quartier quelconque]. Les Techno-mages y conçoivent toutes sortes de véhicules techno-magiques aquatiques, notamment des aéroglisseurs.

Des Élémentalistes et des prêtres du Dieu-fleuve sont installés "au bord" du Mississippi en différents lieux. Le temple est situé au dessus de [mettez ici le nom d'un quartier quelconque].

Bayou Ursine. Comment s'appelle cet artiste déjà?

Des Natchez, originaires de la nation Natchez plus au nord (Rifts World Book 15: Spirit West), sont installés au-dessus de [mettez ici le nom d'un quartier quelconque]. Nombre d'entre eux sont des proscrits de Fort Sky. J'ai lu que les Natchez faisaient des sacrifices humains autrefois. On pourrait imaginer qu'il y ait des adeptes des anciennes pratiques parmi la petite communauté... D'où certaines disparitions de marins bien alcoolisés certains soirs... Et de vierges, parce que c'est plus marrant de sauver des vierges que des marins alcoolisés.

D'autres petites communautés sont installées de ci de là, sur les ruines englouties de l'ancienne métropole. Les citoyens de El Dorado ont une petite enclave au dessus de [mettez ici le nom d'un quartier quelconque] où ils viennent commercer. Golden Age Weaponsmiths a des hangars et une petite base opérationnelle au dessus de [mettez ici le nom d'un quartier quelconque]. Et il faut compter avec les réfugiés, ceux de Port Horus, à partir de 100 PA, et du Royaume de Tolkeen, à partir de 109 PA.

Les D-Bees et les mutants sont installés dans les zones périphériques de la cité engloutie. Aussi corsaires soient-ils, de nombreux Québécois ne tolèrent guère l'altérité. Souvent ce sont regards mauvais et quolibets mais, parfois, ça déborde et le "non-humain" est passé à tabac et jeté dans les canaux, mort ou vif. En conséquence, si leurs affaires les amènent en ville, les D-Bees et les mutants préfèrent s'y rendre de nuit et privilégieront les sombres traverses du Vieux carré à celles, éclairées, du District. Cependant certains lieux sont plus accueillants, que d'autres, notamment The Port of Peril où les clients sont jugés sur leur bourse et pas sur leurs origines. 

Il doit bien y avoir une tribu de Psi-Stalkers dans le coin (Rifts World Book 23: Xiticix Invasion). Il doit aussi exister des D-Bees propres à la région, ne serait ce que les Bayou Ursines (Rifts World Book 30: D-Bees of North America).

Hospitalité cadienne! Illustration de Steve Dillon?

Il existe aussi une petite communauté cadienne, présente au dessus de [mettez ici le nom d'un quartier quelconque]. Ils seraient un millier dans tout le bayou louisianais et jusqu'au Texas. Autour de La Nouvelle-Orléans, ils sont une petite centaine, vivant de pêche, de chasse et de petits travaux.

Lors du Grand Cataclysme, les vagues géantes du méga-tsunami ont entièrement recouvert l'Acadiane, éradiquant la population locale. Les Cadiens auraient dû totalement disparaître. Pourtant, près de trois siècles plus tard, des familles ont survécu. Comment ont-elle fait? Comment survit-on à des vagues de 300 mètres de haut? Lorsqu'on leur pose la question, les Cadiens restent assez taiseux, prétendent ignorer la réponse ou racontent vraiment n'importe quoi ("La Grande Tortue Cosmique nous a dissimulés dans un œuf!" ou "Il existe une île de cyprès chauves qui n'a jamais été recouverte par les vagues..."). Du coup, certains leurs prêtent des allégeances surnaturelles maléfiques et/ou considèrent qu'ils sont autre chose que les descendants des anciens habitants du bayou.

On les prend pour des mutants, du fait de la physionomie étrange de certains d'entre eux, mais ils n'en sont pas. Ce sont surtout des put... de rednecks dégénérés. La consanguinité fait des ravages au sein de leur communauté qui se partage entre une demi-douzaine de familles. Ma référence imaginaire ce sont les psychopathes — les L'Angelle — et les ultra-reclus — Billy Bob et sa famille — de Preacher!

Je n'ai pas encore parlé des mutants animaux? Palladium Books n'a jamais sorti de Mutants in the Bayou pour After the Bomb et c'est bien dommage. Car la faune régionale s'y prête bien: alligator, spatule rosée, opossum, pélican brun, raton-laveur, requin (citron, tigre, bouledogue...), tortue de Floride ou alligator, écrevisse, ours noir, renard gris, lapin des marais... Palladium Books ne l'a pas fait mais moi je vous invite à le faire! Le delta du Mississippi, même reconfiguré façon Rifts, est un écosystème riche et original qui permet d'imaginer des personnages mutants animaux bien sympathiques.

Il y a des présences autrement plus maléfiques que celle des mutants animaux dans les quartiers noyés de La Nouvelle-Orléans. Au milieu des ruines englouties par les eaux ou envahies par la jungle, au cœur de la nuit, des ombres rôdent. Vous pensiez échapper aux vampires à La Nouvelle-Orléans?

Vampires! Illustration de Jodie Muir.

Dans un premier temps, j'avais pensé les associer à El Occulta et au trafic de D-blood (du sang de vampire reconditionné et vendu comme stupéfiant au fort pouvoir addictif). La proximité du Mexique fait de La Nouvelle-Orléans une étape  bien placée pour les réseaux criminels vampires. Dans les tavernes enfumées du District ou du Vieux carré, les agents de El Occulta auraient croisé ceux du Marché Noir, très présents eux-aussi (Rifts Black Market).

Mais ça ne me convainc qu'à moitié.

Je ne suis pas sûr que la figure du vampire criminel soit ce qui convienne le mieux à La Nouvelle-Orléans de Rifts et j'ai bien envie de partir dans une autre direction. J'installerais bien volontiers une entité vampire (un Grand Ancien avec plein de dents) dans les sous-sols d'une authentique demeure sudiste, quelque part en amont. Avec le maître vampire faisant office de seigneur des lieux. Cette demeure n'est pas à La Nouvelle-Orléans même mais dans les terres émergées plus au nord. Mais les vampires sont bel et bien présents dans la cité. La Nouvelle-Orléans est un terrain de chasse idéal pour eux: population humaine et humanoïde importante, obscurité, absence de police ou tout autre service d'ordre, anonymat...

Avec un gros bémol cependant: il y a ÉNORMÉMENT d'eau. La nature élémentaire des vampires de Rifts les rend vulnérables à l'élément liquide, de façon assez radicale ("Par le Diable! Une croix!!?? Aaarrrggg! Non, c'est pire: un pistolet à eau!!!!!"). Trop radicale pour moi. J'aurais tendance à leur enlever un PV par minute d'immersion dans les eaux stagnantes du bayou et un PV par round dans celles, vives, du Mississippi. Et allez enterrer un cercueil dans un coin entièrement inondé...

Et si il n'y avait que les vampires... Il y a un clan d'humains de petite taille à l'est de La Nouvelle-Orléans, le clan de Grunch Road. Ils ne sont pas particulièrement accueillants avec les visiteurs ou les égarés et leur domaine est gardé par un "monstre". Il y a un autre monstre, au nord de la ville, à l’emplacement de l'ancien marais de Honey Island. Il y a aussi des rougarous et des feux follets autour de la ville, des alligators géants, des requins qui remontent le fleuve, des pumas mutants, toute une faune et une flore extra-dimensionnelles hostiles... Et des moustiques.

Un endroit pourri pour des vacances mais idéal pour un scénario de jeu de rôle.

Illustration de Victor Lahlou.

On se fait une petite table de rencontre aléatoire spéciale bayou pour finir?

d12 Rencontre aléatoire
1 faites un jet sur la table "The Port of Peril"
2 faites un jet sur la table "Bourbon Street"
3 1d4 animaux terrestres dangereux
4 1d4 animaux/plantes extra-terrestres dangereuses
5 1d6 D-Bees
6 1d6 mutants (d2: "1" Psi-Stalkers, "2" autres)
7 1d6 mutants animaux
8 1d4 Cadiens
9 1d3 vampires
10 1d4 criminels du Black Market
11 (d2: "1" des feux follets, "2" un rougarou)
12 1d4 nains de Grunch Road avec un "monstre"

 

Je parlais de "capital imaginaire chargé" en introduction et, effectivement, sur mes étagères j'ai (re)trouvé Secrets of New Orleans pour L'Appel de CthulhuNew Orleans pour Dark Cosnpiracy et New Orleans pour Vampire: la Mascarade. C'est beaucoup pour une seule ville...

Si les origines françaises de La Nouvelle-Orléans m'ont poussé à y mettre des flibustiers francophones, il ne faut pas se limiter à ce seul tropisme franco-français. La Nouvelle-Orléans est (aussi) américaine, espagnole, africaine, créole, antillaise, sudiste... Une bonne grosse jambalaya d'imaginaires à assaisonner pour Rifts!

Marie Laveau. Illustration de Alessandra Pisano.
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