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Il y a quelque chose de très Star Wars dans l'accession de Karl Prosek au pouvoir. Après tout, nous parlons d'un chancelier qui devient empereur... Sauf que Karl Prosek n'a pas débuté sa carrière comme simple sénateur: il a, peu ou prou, hérité du poste. Il est le fils de Joseph Prosek, héros de "la Guerre des Deux Chicago" de 12 à 14 PA et Chancelier de la Coalition de 20 à 50 PA. Joseph Prosek n'était certes pas un amoureux de la démocratie ni un chantre de la tolérance mais, sous ses multiples mandats, les institutions démocratiques antérieures à la formation de la Coalition, sont préservées. Car, en dépit des deux siècles de ténèbres et de chaos qui ont suivi le Grand Cataclysme, les futurs États Coalisés fondateurs (l'Iowa, le Collectif Illinois et Chi-Town) ont eu à cœur de préserver les anciennes institutions des États-Unis d'Amérique.

Cependant, au fil des décennies, la Coalition développe une intolérance accrue envers l'altérité (la magie, les D-Bees, les mutants...), une intolérance qui, en prenant un caractère légal, va, peu à peu transformer la Coalition en régime fasciste. Mais cette transformation progressive se fait par des voies démocratiques. Les lois votées le sont par des représentants élus librement. Le débat public concernant la magie, les pouvoirs psioniques, les D-Bees... est un débat libre, où les partisans  de la tolérance ont le droit de s'exprimer sans crainte d'être embastillé ou exécuté. Au début du "règne" de Joseph Prosek du moins car, peu à peu, la situation évolue au fur et à mesure que la Coalition se transforme en régime pseudo-nazi. Ces mêmes partisans de la tolérance, qui passaient pour des "idéalistes naïfs" en 20 PA deviennent, au regard de l'État et de leurs concitoyens, de "dangereux irresponsables" en 45 PA puis des "criminels ennemis de l'Humanité" en 70 PA. 

Lorsque Karl Prosek devient Chancelier en 71 PA, la liberté d'expression n'a plus cours au sein des États Coalisés mais les citoyens continuent à recevoir une instruction et à élire leurs représentants. Le nouveau Chancelier a bien l'intention de se débarrasser de ces "archaïsmes" et de forger la Nouvelle Humanité nord-américaine. Dès 72 PA, Karl Prosek obtient les pleins pouvoirs du Sénat et de la Chambre des représentants (seuls les deux représentants québécois se sont abstenus). En 78 PA, le Chancelier est nommé "Empereur à vie".

De 72 à 78, le nouveau Chancelier transforme profondément la nature du régime:

  • les restrictions relatives à la liberté d'expression -- qui ne concernaient que certains sujets sensibles jusque là (magie, psis, D-Bees...) -- sont étendues à tous les domaines. En fait, la liberté d'expression disparaît purement et simplement.
  • la liberté de réunion et d'association disparaît aussi. Les syndicats et les partis politiques disparaissent.
  • les différents médias sont contrôlés par l'état, tous.
  • les forces armées coalisées deviennent la colonne vertébrale du régime. Les budgets militaires explosent et, surtout, Karl Prosek et ses séides planifient une expansion, par les armes, de la Coalition du Rio Grande à la Baie d'Hudson et des Appalaches aux Grandes Plaines. Ensuite: toute l'Amérique du nord; et après: le monde.
  • l'instruction publique disparaît, peu ou prou, pour tous les citoyens qui n’appartiennent pas aux élites. "Lire et écrire" va progressivement devenir un délit, puis un crime.
  • toutes les entreprises en lien avec l'armement, de près ou de loin, sont regroupés au sein d'un complexe militaro-industriel entièrement inféodé au Chancelier.
  • les mutants et les psioniques doivent désormais "s'enregistrer" auprès des autorités et servir celles-ci au sein des forces armées ou des services de sécurité.
  • police secrète, contrôle politique, disparitions, propagande massive...
  • mise en avant de la doctrine de "la Nouvelle Humanité", appelée à conquérir le reste du monde et à purger la Terre des Rifts de tous les magos, démons, D-Bees, monstres, entités...
  • la consultation des produits culturels (livres, vidéos, audios...) antérieurs à 71 PA est proscrite.
  • la liberté de culte disparaît. Le régime est officiellement athée et anti-religieux.
  • la nouvelle Coalition se proclame seule héritière des anciens États-Unis d'Amérique, tout en en éliminant les documents susceptibles de montrer les ÉNORMES différences entre les deux nations.
  • il y a toujours des élections (maires, gouverneurs, sénateurs et représentants) -- la Coalition prétend toujours être une démocratie -- mais les candidats sont désignés et appointés par le régime.
L'Empereur Karl Prosek. Illustration de Martin McKenna.

Lorsque Karl Prosek devient empereur en 78 PA, ce n'est que l'aboutissement d'un processus. D'ailleurs, il ne prend même pas la peine de s'auto-proclamer: le titre lui est proposé par le Sénat. S'ensuit un plébiscite où les hommes du Chancelier n'ont même pas à trifouiller les urnes pour permettre à Karl Prosek de devenir empereur: c'est une raz-de-marée électoral en faveur du "oui". Si le vote a bien eu lieu dans la plus grande transparence, il n'y a eu aucune campagne en faveur du "non". Cela fait plusieurs années déjà que les rares opposants qui n'ont pas été éliminés sont réduits au silence. Les esprits rebelles se sont exilés dans les 'Burbs, où le contrôle étatique est moins strict mais où la plupart des habitants n'ont pas la citoyenneté et aucun droit de vote.

De 78 à 100 PA (début de la chronologie de RIFTS), le nouvel Empereur assoit son emprise sur la société coalisée et prépare "sa" guerre contre les nations nord-américaines de magiciens: la nouvelle Fédération, Lazlo et, surtout, le Royaume de Tolkeen, considéré (à raison?) comme la plus puissante des trois (Rifts World Book 11: Coalition War Campaign et la série Siege on Tolkeen).

Totalitarisme, militarisme, impérialisme, fascisme... Des nazis. La gamme officielle de RIFTS et Kevin Siembieda veulent nous faire croire, depuis quelques années, que les Coalisés peuvent, aussi, être de braves gens (Rifts Sourcebook - The Coalition States: Heroes of Humanity notamment). Mouais... Sûr qu'il y a des "gentils" parmi les citoyens coalisés mais des gars armés dont le premier réflexe, lorsqu'ils découvrent un bled peuplé de magiciens/non-humains/mutants non enregistrés, est de passer tout le monde par les armes, enfants, femmes et vieux compris, moi j'appelle ça des "nazis".

Pourtant, au tout début de la gamme (Rifts Sourcebook One), la Coalition apparaît bien comme l'un des grands méchants du Méga-univers de RIFTS, au même titre que les Splugorths d'Atlantis ou les Vampires mexicains. C'est curieux d'ailleurs que la principale nation humaine d'Amérique du nord fasse partie des "vilains". Curieux mais pas forcément inapproprié: ça ouvre beaucoup plus de possibilités de scénarios et de campagnes qu'une Coalition "gentille".

Au début de ce post, je vous disais qu'il y avait quelque chose de très Star Wars dans l'accession de Karl Prosek au pouvoir. Quand on sait que Georges Lucas s'est, aussi, inspiré du IIIème Reich pour imaginer l'Empire de Palpatine, on comprend mieux ce qui sous tend le background coalisé de RIFTS... 

Mais quel est donc ce club où l'on est si heureux? C.O.A.L.I.T.I.O.N. La Coalition!

 

Tag(s) : #RIFTS: UNIVERS MAISON, #AMÉRIQUES, #COALITION, #AURÉLIEN RANTET ART, #COALITION WAR CAMPAIGN, #MARTIN MCKENNA ART
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