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Mais qui protège la République du Japon des sinistres entités qui accablent l'Archipel (Rifts World Book 8: Japan)? Alors, oui, bien évidemment, la République est sur-équipée en mechas, armures mechas, cyborgs et autres gros trucs en métal CMDg, certes. Mais ça n'arrête pas des créatures sournoises et perverses -- Onis, Yôkais et autres Yûreis -- et, surtout, invisibles et dotées de pouvoirs magiques de dissimulation. Pour les repérer et lutter contre les créatures magiques et surnaturelles, les mégacités de la Terre des Rifts ont adopté différentes méthodes. La Coalition utilise les capacités des Psi-Stalkers et des Dog-Boys (Rifts Ultimate Edition). Les Techno-cités australiennes (Perth et Melbourne) ont recours aux pouvoirs psioniques de Mutants animaux (Rifts World Book 19: Australia). La NDR a... Ben, on ne sait pas trop pour l'instant. Et la République du Japon? Dans un récent post, j'ai mentionné les Kemonomimis, des Mutants animaux dotés de pouvoirs psis (comme les Phreakers australiens). Certains d'entre eux sont recrutés par les différents services de sécurité de la République pour prévenir l'intrusion d'entités hostiles.

Et si ça ne suffisait pas?

Pas de souci. La culture imaginaire nippone est suffisamment riche en icônes pop pour nous fournir quantité de héros/héroïnes improbables afin de protéger cette nation technophile japonaise. Aujourd'hui, je vais vous parler des Magical girls. Genre Sailor Moon? Tout à fait, Sailor Moon!

La Magical girl c'est une genre de manga/anime apparu au Japon en 1966 -- un demi-siècle quand-même! -- avec Sally la petite sorcière. Celle-ci a pour origine la figure de la sorcière occidentale "bienveillante", incarnée par des personnages comme Samantha (de Ma sorcière bien-aimée) ou Mary Poppins, une série et un film sortis en 1964. Mais, contrairement à ces prédécesseures américaines, la Magical girl nippone est une enfant ou une adolescente.

Sally la petite sorcière est suivie, copiée, par une flopée d'autres séries qui reprennent les mêmes codes: une jeune fille, dotée de pouvoirs magiques et originaire d'un royaume magique, cherche à faire le bien dans la société humaine à l'aide d'un (ou plusieurs) objet(s) magique(s) et/ou d'un (plusieurs) compagnon(s) magique(s). Cette jeune fille cache ses pouvoirs à ses nombreux amis et au reste du monde. Elle dispose d'un costume reconnaissable, d'une scène de transformation récurrente... Et d'une tripotée de bons sentiments!

Les Magical girls débarquent en France dès 1984 avec Gigi, sur TF1. Mais elles déroulent surtout à partir de 1987-1988 lorsque de nombreuses séries japonaises arrivent sur La Cinq (Youpi! L'école est finie) et TF1 (Club Dorothée).

Au Japon, au début des années 90, le genre semble moribond. Tout semble avoir été dit et les histoires ne se renouvellent plus guère. C'est Sailor Moon qui va relancer la machine en mélangeant les codes du Magical girl à un autre genre nippon: le Super sentai. Les super-héros Sentai sont des groupes de trois ou cinq (le quatre est un chiffre néfaste au Japon) super-héros luttant contre les Forces du Mal, avec un code couleur facilement identifiable ("Force rouge!", oui, tout à fait...). Ce sont les très américains Power Rangers qui ont popularisé le genre à l'échelle de la planète.

Sailor Moon est une Magical girl assez classique mais, comme les super-héros Sentai, elle n'est pas seule. Elle est secondée par toute une escouade de Magical girls: Sailor Mercury, Sailor Mars, Sailor Venus... Du "Magical sentai" en somme. Au fil de la série, Sailor Moon croisera d'autres Sailor, avec toujours des blazes en lien avec les astres. La série rencontre un gros succès, s'exporte bien et relance le genre au Japon et ailleurs.

Avec les années 2000, les Magical girls connaissent de nouvelles évolutions. On voit apparaître les Magical guntai -- où les Magical girls appartiennent à une armée entière de "sorcières" -- et d'autres séries plus adultes, plus branchées Horreur... Et même des Magical boys! Bref, après un demi-siècle, le genre se porte bien, s'adapte, se décline, et continue à produire quantité de mangas et d'animes.

Je vous en cause mais ce n'est pas pour autant que je suis adepte de sorcières en uniformes. Bien qu'ayant grandi avec les premiers DA nippons à la télé française, je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà regardé un seul épisode de Gigi ou Sailor Moon. Ne nous mentons pas: j'ai bien dû en regarder mais ça ne m'a pas marqué. Je préférais -- et je préfère encore -- Robotech et Dragon Ball.

De fait, les Magical girls sont une déclinaison du Shôjo. Il y a bien un côté crypto-pédophile -- comme souvent dans les images nippones --, avec quantité de jupes (très) courtes et petites culottes apparentes, mais, en tant que Shôjos, elles s'adressent plutôt aux jeunes filles. Non pas que les demoiselles préfèrent ce genre d'histoires mais la société, l'éducation (en France comme au Japon) et le marketing font en sorte qu'elles s'y intéressent. Et achètent les produits dérivés. Tout ça pour dire que, telles quelles, les histoires de Magical girls ne m'intéressent guère, voire absolument pas. Et que ce post ne m'a pas poussé à regarder le moindre épisode de Sailor Moon, une série que je trouve franchement quelconque, voire un peu neuneu.

Mais, dans le contexte de RIFTS, je vois les choses tout autrement! Reprenons les caractéristiques du genre:une jeune fille, dotée de pouvoirs magiques et originaire d'un royaume magique, cherche à faire le bien dans la société humaine à l'aide d'un (ou plusieurs) objet(s) magique(s) et/ou d'un (plusieurs) compagnon(s) magique(s). Cette jeune fille cache ses pouvoirs à ses nombreux amis et au reste du monde. Elle dispose d'un costume reconnaissable, d'une scène de transformation récurrente... Et d'une tripotée de bons sentiments! Oui, je viens de m'auto-citer. Chacun des aspects évoqués ci-dessus peut trouver, dans mon RIFTS à moi, des développements intéressants. Et, surtout, des développements jouables!

"Une jeune fille" tout d'abord. Ça me permettra surtout d'illustrer les Magical girls de RIFTS avec des illustrations complaisantes glanées sur ArtStation, DeviantArt ou ailleurs. À moins d'incarner une enfant ou une ado, auquel cas il y a quand-même moyen de dégoter des illustrations plus adaptées. Dans tous les cas, qu'elle soit mineure ou jeune adulte, l'âge de l'héroïne a des incidences potentielles sympathiques sur un scénario les impliquant: ses interlocuteurs, PJ et PNJ confondus, auront tendance à la traiter comme une gamine, avec tout ce que cela implique en termes de roleplay.

"Dotée de pouvoirs magiques". Nous avons donc affaire -- mais vous l'aviez compris depuis le début -- à une classe de perso d'arcaniste, de magicienne. Concernant la quantité, la qualité et la polyvalence des pouvoirs en question, tout dépendra du MJ et du joueur; et de ce qu'ils comptent faire avec ce personnage. Mais j'y reviendrai car la manière dont la Magical girl va utiliser ses pouvoirs est loin d'être anodine, d'un point de vue technique et ludique mais aussi d'un point de vue narratif.

"Originaire d'un royaume magique". Là, ça devient franchement intéressant. La République du Japon est une nation technologique, plutôt hostile à la Magie et au surnaturel. En dépit de ce tropisme technologique, la République reste une nation japonaise avec, en arrière-plan, tous les mythes et légendes du Shintô et du Bouddhisme nippon. Les Kamis, et d'autres entités "bienveillantes", ont aidé à créer et à protéger l'Empire du Japon (les traditionalistes de l'Archipel). Pourquoi ne pas imaginer que certains d'entre, dans l'ombre, protègent la République tout autant? Une République où des millions de Japonais continuent à leur vouer un culte quotidien.

Voilà l'idée. Kamis shintôs ou pas, des entités veillent sur le Japon et les Japonais. L'une de ces entités règne une autre Dimension, peut-être même sur plusieurs Dimensions, peu importe. Cette Dimension est le "royaume magique" sus-cité et les Magical girls de RIFTS en sont originaires. Sont-elles des humaines emmenées dans cette Dimension petites et ramenées sur la Terre des Rifts à l'adolescence pour protéger le Japon? Sont-elles des créatures magiques ou surnaturelles? Des D-Bees humanoïdes? Personnellement, je pencherais plutôt pour des créatures magiques mais, là encore, c'est de peu d'importance. Hormis la première hypothèse, cette nature non-humaine en fait une R.C.C. (Racial Character Class, race jouable) plutôt qu'une O.C.C. (Occupational Character Class, classe de perso).

Des non-humaines pour lesquelles il faudra trouver une explication au fait qu'elles soient totalement intégrées à la société de la République du Japon; et disposent de tout un réseau familial et amical. Certes, elles ont une identité secrète mais comment se fait-il qu'elles aient des parents humains? Et comment se fait-il que les dits-parents ignorent la nature de leur "enfant"?

Toutes sortes de questions dont j'ignore les réponses. Je m'en soucierai le jour où un joueur voudra interpréter une Magical girl, ce qui ne devrait pas arriver de suite... Toutes sortes de questions auxquelles les animes et mangas du genre doivent bien fournir quelques réponses. Mais comme je ne suis pas assez familier avec ce genre justement... L'option "Changelin" me paraît, pour l'instant, la plus adaptée: les Magical girls sont échangées avec des enfants humains et grandissent au sein de familles humaines. Les enfants humains sont, de leur côté, élevés dans ce fameux "royaume magique".

Il existe une option beaucoup plus sombre si on imagine des Magical bad girls, le pendant maléfique des Magical girls. Originaires d'un "royaume magique" maléfique, sombre reflet du premier cité, elles sont beaucoup moins bien intentionnées que les Magical girls. Et j'ai parlé des enfants humains enlevés qui, en grandissant, cherchent à regagner la Terre des Rifts? Un synopsis à la Changeling: The Lost... Mais je me disperse, revenons aux "gentilles".

"cherche à faire le bien dans la société humaine à l'aide d'un (ou plusieurs) objet(s) magique(s) et/ou d'un (plusieurs) compagnon(s) magique(s)". Ça aussi c'est intéressant. Les pouvoirs magiques de la Magical girl ont besoin d'un médium: objet(s) magique(s) et/ou familier(s). Donc, aussi "magiques" soient-elles, elles ne peuvent utiliser directement leurs pouvoirs; et doivent en passer par ces intermédiaires. Avec tout ce que cela implique si le(s) objet(s) magique(s) et/ou familier(s) sont égarés, enlevés ou détruits.

Autres contraintes: "Cette jeune fille cache ses pouvoirs à ses nombreux amis et au reste du monde". En général, la plupart des classes et races de RIFTS se jouent à visage découvert, en dépit du caractère très super-héroïque du jeu. Pas la Magical girl: celle-ci doit garder secrète sa véritable identité, aux yeux de ses proches comme à l'ensemble de la société de la République. Si les gens découvrent qui elle est vraiment -- une créature magique -- elle sera chassée de la République. Sans parler du désarroi, et de la peine, que cela provoquerait chez ses proches. Gentille comme elle est, la Magical girl ne laissera pas ses proches souffrir par sa faute!

"Elle dispose d'un costume reconnaissable, d'une scène de transformation récurrente..." En termes de jeu, la Magical girl doit dépenser un ou plusieurs dA (dés d'Action) avant de pouvoir utiliser ses pouvoirs. Et sa capacité à les utiliser a des incidences rôlistiques puisqu'elle change physiquement! Oui, comme dans les DA. Son costume de lycéenne se transforme en costume de super-héroïne manga-anime -- l'intertoile en fournit à profusion -- et sa physionomie comme son apparence sont susceptibles de se transformer elles-aussi.

"... Et d'une tripotée de bons sentiments!". Comme le Cyber-Knight (Rifts Ultimate Edition), la Magical girl ne peut pas faire tout ce qu'elle veut et doit respecter un code de conduite particulièrement strict.

Ça fait pas mal de contraintes, non? Dans mon idée, ces contraintes doivent être contrebalancées par des Atouts costauds: beaucoup de P.P.E. (Potential Psychic Energy, les points de magie de RIFTS), beaucoup de sorts, y compris des sorts puissants dès le niveau 1, des capacités spéciales, des artefacts et/ou familiers redoutables... Mais le but n'est pas de créer une classe de perso équilibrée, jamais de la vie! Le but c'est de créer une classe de perso improbable et excessive. RIFTS sert à ça!

Les prochains jours, si vous êtes sages, je vous parlerai de la Super Sentai O.C.C. (Bioman!) et de la Metal Hero O.C.C. (X-Or!!). Oui, rien ne m'arrête.

 

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