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Cernunnos. Illustration de Yannig-Germain.

Tout à l'heure, je vais aller à ma librairie préférée et me prendre l'intégrale Averoigne de Clark Ashton Smith (chez Mnémos). Je vous cite Wikipédia: "L'Averoigne est une province historique fictive située en France, apparaissant dans les œuvres de l'écrivain américain Clark Ashton Smith. Son nom est sans doute inspiré des noms de régions françaises réelles de l'Auvergne et de l'Aveyron [...]. Mais il est probable que l'auteur n'ait jamais été dans ces régions, se contentant de se baser sur les sonorités de ces toponymes. Cette province est au cœur de plusieurs de ses œuvres mêlant fantasy, fantastique, gothique et horreur. Si celles-ci se déroulent généralement au Moyen-Âge, plusieurs d'entre elles se passent également à d'autres époques (Antiquité, fin de l'Ancien Régime...)". Et ça me donne des idées.

Dans Rifts, la magie est en France métropolitaine comme la Force dans Luke Skywalker: puissante. Notre beau pays n'est mentionnéé que dans quelques paragraphes égarés entre Rifts World Book 3: England (scandaleux...), Rifts Aftermath ou Rifts World Book 35: Megaverse in Flames, des paragraphes pauvrissimes en background. On sait bien peu de choses sur ce que sont devenus l'Hexagone et la Corse. Mais on sait néanmoins que la contrée est richement dotée en lignes ley et autres Nexus, tout autant que les îles britanniques voisines. Dit autrement: la France fait partie des territoires les plus "magiques" de la Terre des Rifts! Waooow, la classe.

Dieu reconnaîtra les siens... Illustration de Eric Hotz.

Dans un vieux post — que je n'ai pas retrouvé... —, j'évoquais la possibilité d'adjoindre à la France une Dimension parallèle plus mystique, plus ancienne, plus boisée, plus sauvage, plus dangereuse... Je lui avais même trouvé un nom à cette Dimension: Gallica. J'ai emprunté ce nom au cycle de Henri Loevenbruck (que je n'ai pas lu). L'idée c'est une Dimension où, au fil des millénaires, sont venu·es se réfugier les Esprits, les Élémentaires, les divinités païennes, les fées, les monstres, les anges, les démons, les magiciens... De France et de Navarre.

Autrefois Gallica et ce qui allait devenir la France ne faisaient qu'une. Puis, avec les arrivées successives des Romains, du christianisme et du rationalisme, Gallica va peu à peu s'éloigner, prendre la tangente, et devenir une Dimension distincte. Un peu dans la même idée qu'Avalon et les Grande et Petite Bretagnes.

Il n'y a pas que des créatures magiques et des entités surnaturelles qui se sont réfugiées en Gallica: peuplades néolithiques fuyant les Celtes, Celtes fuyant la conquête romaine, chrétiens fuyant les persécutions, Gallo-romains fuyant les invasions barbares, barbares fuyant la domination franque, templiers, hérétiques et sorcières fuyant l'Inquisition... Les dernier·ères arrivé·es sont les aristocrates et les religieux fuyant la Révolution de 1789. Tout ce petit monde s'est installé dans les montagnes et les forêts d'une Dimension magique, sans aucune mer ni océan, dont les limites demeurent très floues. Certain·es sont resté·es humain·es, d'autres se sont transformé·es... Pour la plus grande partie d'entre elles, les rares sociétés humaines de Gallica sont médiévales, féodales et la religion y tient une place essentielle. La contrée est semée d'édifices religieux: chapelles, abbayes, monastères, églises... Si certains sont encore occupés, la plupart tombent en ruines et sont envahis par la végétation. Car Gallica est une dimension sauvage où, au fil du temps, la civilisation aurait plutôt tendance à disparaître... Chaque fief, chaque cité est séparée de ses voisins par des forêts, marécages et montagnes, hostiles et mal fréquentées.

Le paganisme est encore très présent. Pas seulement avec les innombrables pierres levées mais aussi, surtout, des paysan·es qui continuent à adorer d'autres entités que le seul dieu des chrétiens. Et des rumeurs parlent de peuplades "primitives" entièrement païennes réfugiées au plus profond de la grande forêt qui recouvre la Dimension. Et, de manière générale, le vernis "chrétien" de la société gallicane se désagrège lentement sous l'influence, plus ou moins pernicieuse, des nombreuses créatures et entités qui sont venues se réfugier dans cette Dimension pour, justement, fuir le christianisme.

Rénovation des châteaux en Auvergne et en Rouergue... Illustration de Tomasz Jedruszek.

Mais revenons à la Terre des Rifts.

Avec le Grand Cataclysme et l'éruption des lignes ley, des Rifts s'ouvrent à nouveau entre Gallica et l'Hexagone. Enfin "l'Hexagone"... Au-delà puisque certains Rifts s'ouvrent en Belgique, au Luxembourg, en Rhénanie, en Suisse, dans la Navarre espagnole, en Catalogne... Mais pas en Corse! Cette dernière étant affilié à un imaginaire plus méditerranéen et, disons, plus "antique".

Avec ces Rifts, permanents ou pas, Gallica reprend contact avec la Terre de ses origines. Et les habitant·es, humain·es et non-humain·es, de la Dimension magique renouent des liens, plus ou moins pacifiques, avec la terre de leurs ancêtres. Par endroits, dans une France profondément dévastée par le Grand Cataclysme, on assiste même à l'installation de communautés gallicanes en des lieux reculés et désertés. Si ces liens et échanges demeurent tenus et discrets en général, il existe des endroits où les connections entre les deux mondes sont particulièrement nombreuses.

Notamment les Hautes-Terres — c'est comme ça que je les nomme dans mon Rifts à moi — du Massif central. Depuis bientôt trois siècles, les Gallicans et les Terriens s'y mêlent. Des communautés, laïques et religieuses, de Gallica viennent exploiter les terres abandonnées du Massif tandis que des aventuriers terriens partent explorer Gallica et ses mystères.

C'est encore un peu (beaucoup) confus mais voilà ce que m'inspire l'Averoigne de Clark Ashton Smith.

Car les multiples Dimensions du Méga-univers de Rifts sont exploitées d'une bien étrange façon par Kevin Siembieda et ses comparses. Les Rifts, dans la gamme officielle, servent surtout de pourvoyeurs de monstres à blaster et de D-Bees "qui ne sont pas comme nous mais ce n'est pas leur faute si il·elles sont là alors apprenons à vivre ensemble avec nos ami·es extra-terrestres". Si je dis que les multiples Dimensions du Méga-univers de Rifts sont exploitées d'une bien étrange façon, c'est parce que je trouve les développements assez limités. Comme je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises sur ce blog, le voyage peut se faire dans les deux sens. Et les Terrien·es peuvent s'en aller, eux et elles aussi, explorer, les Dimensions d'à côté.

Ou, dans le cas de Gallica, on peut imaginer des Dimensions qui ont/ont eu des liens avec notre monde. Et le retour de la magie sur Terre permet de renouer des liens plus ou moins distendus. C'est ce qu'a fait KS avec le continent d'Atlantis dans Rifts World Book 2: Atlantis

Il y a des Rifts dans Rifts (arf arf arf). Ces Rifts mènent à d'autres mondes, d'autres univers. Alors autant en profiter.

En Gallica, certain·es humain·es auraient une petite tendance à changer au fil du temps... Illustration de Tomasz Jedruszek.
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