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Avec Perth, je m'éloigne beaucoup plus du background officiel. Autant Melbourne, dans mon précédent post, est restée assez semblable à ce qui est dit dans Rifts World Book 19: Australia. Autant, avec Perth, j'ai envie de faire autre chose.

Dans le background officiel, Perth est "moins" que Melbourne. Moins peuplée, moins totalitaire, moins militariste, moins expansionniste... Même l'I.A. qui la gère ("Reflex" de son petit nom) est moins puissante et autonome que celle qui gère Melbourne ("Kay" de son petit nom). Et bien on va aller encore plus loin dans le "moins".

Après que les citadins de Perth aient fermé les portes de leur communauté, non sans avoir préalablement expulsé ou exterminé les éléments "indésirables", la mégacité a vivoté pendant deux siècles avec bien peu. Ses réserves lui ont permis de subsister suffisamment longtemps avant de pouvoir recourir à de nouvelles ressources. Mes ces nouvelles ressources étaient largement insuffisantes pour permettre à Perth de connaître l'essor qu'a connu Melbourne. Perth s'est construite sur le rationnement permanent et le recyclage total de ce qu'elle consommait. Tout ce qui a été dit sur l'approvisionnement de Melbourne fonctionne aussi pour Perth mais dans des proportions moindres. Perth est -- et a toujours été -- plus pauvre que sa grande "sœur" de l'Est.

Depuis quelques décennies, la situation s'est grandement améliorée. La découverte et l'exploitation de nouvelles matières premières, en Australie et dans l'Océan Indien, ont permis à la mégacité de combler une partie de son retard sur Melbourne. Une partie seulement. À Melbourne, la plus grande partie de la population a accès à une technologie avancée (genre XXIVème siècle...). À Perth, seules les élites ont accès à la haute-technologie. La majorité de la population a un niveau technique équivalent à la seconde moitié du XXème siècle. Quand, à Melbourne, les Citadins circulent dans des aéroglisseurs futuristes sur des voies anti-gravité, les locaux de Perth roulent encore dans des voitures au look très "vieilles caisses US des années 50-60".

La nouvelle Perth s'était édifiée sur les îles à l'ouest et au sud de l'ancienne métropole. Et ce n'est que très récemment que les autorités ont pu relier les différentes îles avec un réseau de ponts. Pendant plus de deux siècles et demi, les Citadins de Perth se déplaçaient en bateau entre chaque île. Autres changements récents: l'île de West Perth-Subiaco s'est couverte de bâtiments modernes tandis que les zones résidentielles ont conquis les îles à l'emplacement de l'ancienne Cité de Cockburn. Le tissu urbain s'étire sur une quarantaine de kilomètres le long de la côte. Le manque de ressources a poussé les habitants de Perth à coloniser une grande partie de l'archipel formé par l'ancienne côte submergée.

La culture de Perth a évolué dans une toute direction qu'à Melbourne. Alors que cette dernière cultive un idéal très fascisant du "Nouvel Homme australien", Perth vit plutôt dans le passé. Si le niveau technologique varie entre 1950, pour les plus pauvres, et 2386, pour les élites, les mentalités quant-à-elles sont d'autant plus conservatrices, voire réactionnaires, que l'on monte dans l'échelle sociale. Les aristocrates de Perth se font servir leur thé par des androïdes dernier cri mais ils ont les mêmes valeurs que les aristocrates victoriens du XIXème siècle. La bourgeoisie de Perth dispose d'extensions cybernétiques et bioniques, d'un réseau informatique performant, d'équipements connectés et intelligents... Et a les mêmes idéaux que la bourgeoisie australienne de la première moitié du XXème siècle. Quant aux classes moyennes et populaires, leur niveau technique correspond au marqueur historique de leur système de valeurs: 1950-2050. Mais tous partagent avec les habitants de Melbourne une aversion profonde pour la Magie, les mutations, les D-Bees, les habitants de l'Outback... D'authentiques suprématistes humains, racistes et xénophobes.

Les mutants, Mutants animaux, psioniques et autres aberrations, sont parqués dans les ruines de l'ancien centre-ville de Perth: Mutown (la contraction de Mutant Town). Ils y survivent en effectuant les tâches les plus dégradantes et dangereuses de la mégacité. Les usines ont des normes de sécurité minimales, voire inexistantes, et la criminalité y est galopante. C'est à Mutown que Perth recycle tout ce qu'elle consomme.

Les gangs y tiennent le haut du pavé et, parmi eux, certains sont au service des autorité de Perth qui les utilisent pour mater les grèves, les opposants, ceux qui nourriraient des rêves de changement... À l'inverse, certains groupes sont en révolte plus ou moins ouverte contre les autorités. Ils sont aidés en cela par un vaste réseau de soutien extérieur: de nombreux habitants de Perth vivent mal l'exil d'un de leurs proches à Mutown, car celui-ci a développé quelque mutation à l'adolescence... Des tunnels relient Mutown aux îles de la mégacité et des familles y font passer de la nourriture, de l'argent, des vêtements... Et, parfois, des armes. La pègre de Perth, et les gangs de Mutown, prennent leur part au passage. Le ghetto mutant est devenu un refuge, et une base arrière, pour tous les groupes clandestins qui refusent la politique menée par les autorités de la ville.

Où Perth a-t-elle trouvé les ressources pour se développer au cours des dernières décennies? Comme Melbourne, elle a mis de l'eau dans son vin et, reniant en partie sa politique isolationniste vis-à-vis du continent, elle a commencé à exploiter des enclaves dans la partie occidentale de l'Australie. Les Monts Hamersley notamment fournissent à la mégacité le fer nécessaire à sa croissance. Mais il fallait plus que les seules ressources de l'île-continent, largement surexploitées au XXIème siècle, pour permettre à Perth de décoller économiquement.

J'ai dit que je ne me servirai pas d'une colonie extra-dimensionnelle pour expliquer le développement des Techno-cités australiennes? J'ai menti. Avec Melbourne, j'ai déjà émis l'hypothèse que cette mégacité ait mis un pied sur le contient extra-dimensionnel de Mu. Avec Perth, on va plutôt regarder du côté de l'Océan Indien. La cité-état a découvert un Rift permanent sur le continent (sur un ancien site sacré aborigène, à priori, mais lequel?). Celui-ci mène sur un continent mythique: Kumari Kandam.

Ce continent est loin d'être désert. On y trouve des peuplades humaines et non-humaines exotiques, d'antiques divinités dravidiennes (Rifts Conversion Book 2: Pantheons of the Megaverse peut servir), des entités surnaturelles hostiles et toute une faune et une flore pas forcément très accueillantes. Mais peu importe les tigres géants, les sectateurs de Kali et les tribus de lémuriens intelligents, les Citadins de Perth y ont trouvé les minerais, en quantités industrielles, qui leur manquaient pour soutenir leur développement.

Repoussant sans trop de difficultés des tribus primitives, les forces armées de Perth ont établi une colonie extra-dimensionnelles sur Kumari Kandam, à l'emplacement du Rift. Il existe deux autres Rifts, sur la Terre des Rifts, qui mènent à Kumari Kandam: l'un se trouve à Madagascar (dans l'Andringitra?) et l'autre à Kânyâkumârî, en Inde. Les Australiens ignorent l'existence de ces deux autres Rifts.

Les ressources potentielles sont énormes et c'est un peu la ruée vers le minerai, une sorte de Full Metal Planet dans la jungle. Les principaux gisements de minerais, notamment de terres rares, se trouvent au cœur du continent, dans les Monts Meru, à plusieurs milliers de kilomètres du Rift. Les gisements les plus anciens sont exploités depuis deux décennies maintenant.

Les Citadins ont aussi multiplié les exploitations sylvicoles et agricoles. Les autochtones, réduits au servage, sont largement mis à contribution pour faire tourner les exploitations. Kumari Kandam est une sorte d'Eldorado: sur plus de deux millions de citoyens, 100 000 habitants -- soit 5% de la population de la mégacité -- a déjà quitté Perth pour venir s'installer dans la colonie. Les autorités commencent à s'en inquiéter sérieusement: et si le Rift venait à se fermer? Pour limiter l'émigration, le pouvoir colonial forme de plus en plus d'indigènes humains pour remplir certaines fonctions de base dans la colonie, y compris des fonctions militaires.

Parlons des militaires d'ailleurs. J'ai dit que Perth cultivait une certaine nostalgie de la "vieille" Australie. Aussi (aussie?), comme je m'intéresse beaucoup à l'uniformologie, vous ne serez pas surpris que les soldats de Perth portent avec un fierté un authentique slouch hat, très australien dans l'âme. Un slouch hat MDC parce que c'est RIFTS quand-même! Là où les soldats de Melbourne soignent leur look de nazi du Futur, les soldats de Perth mettent plutôt en valeur l'imaginaire vestimentaire des troupes australiennes pendant les Ière et IIème Guerres Mondiales. Les militaires de Melbourne ressemblent à des robots quand les militaires de Perth ressemblent à Crocodile Dundee!

Sa colonie extra-dimensionnelle a sorti Perth de son dénuement pluri-séculaire mais elle n'a pas comblé l'écart de richesse entre l'aristocratie et les masses populaires. Les citoyens de basse extraction ont peut-être, dorénavant, un niveau de vie décent -- plus que les citoyens de niveau 0 et 1 de Melbourne d'ailleurs -- mais les élites sont, quant-à-elles, devenues scandaleusement riches. Et elles trouvent ça tout à fait normal.

Et pourtant, malgré cet écart croissant, il y a peu de conflits sociaux, en dehors des murs de Mutown. Après deux, trois siècles très décroissants, la majorité de la population a hérité d'un mode de vie plus porté sur l'hédonisme que sur le consumérisme. Le citoyen de base cherche surtout à profiter de la vie: barbecue de poisson grillé, plage, surf (ici), sport (ici), balade en vieille Cadillac rafistolée, pêche, petite bière entre amis...

Les habitants de Perth font plus attention à leur forme et à leur apparence physique qu'à leur compte en banque ou la quantité d'objets qui remplissent leur demeure. Une demeure encore en bois flotté pour nombre d'entre eux.

Voilà l'idée générale. Perth va me permettre d'introduire, potentiellement, des scénarios plus en lien avec l'imaginaire de l'Australie des XXème-XXIème siècles que sa rivale, Melbourne, qui, clairement, regarde vers l'Australie du Futur.

 

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