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Avertissement: l'article qui suit -- enfin... surtout les illustrations qui l'accompagnent -- est particulièrement déshabillé, avec moult popotins, gambettes et nénés à découvert. Et même des poils. Les lecteurs sensibles, prudes ou simplement trop jeunes passeront leur chemin.

Aujourd'hui, je vais vous causer d'un sujet ô combien racoleur: les maisons closes. Les maisons closes dans le Paris de RIFTS en 2386, précisément. Je précise aussi que je n'ai vu aucun épisode de la série Maison close. D'ailleurs, je n'avais pas prévu de vous parler de  bordels il y a encore quelques semaines. Je n'y avais même pas songé,  alors que ma tendance à vous refiler des physiques féminins atomiques aurait pu m'y pousser. Non monsieur l'agent, zéro préméditation!

Puis, en grattant sur ArtStation, j'ai découvert le travail de Yannick Corboz (ici). J'ai découvert quoi exactement? Des dessins et des peintures de femmes très légèrement vêtues, dans des tenues qui font plus penser à Mata Hari qu'à Miley Cyrus. J'ai tout de suite associé ces illustrations au Paris des années 20-30. À tort car la plupart, si j'ai bien compris, sont en lien avec une BD illustrée par Yannick Corboz: L'assassin qu'elle mérite. Une série en quatre tomes, achevée en 2016, avec Wilfrid Lupano au scénario. Une série qui se déroule en 1900, à Vienne... Et à Paris (ouf!). Et, surtout, une BD que je n'ai pas lue, mon association d'idées entre les demoiselles dessinées par Yannick Corboz et les maisons closes parisiennes provenant, une fois encore, de mon imagination tordue.

Pourquoi j'ai associé ces jeunes filles aux bordels d'avant-guerre? Parce que je suis Français et que, à priori, un rôliste allemand les aurait plutôt associées à Berlin, un Anglais à Londres, un Autrichien à Vienne, et cætera. Et aussi parce que les maisons closes françaises sont fermées le 13 avril 1946, à la suite de la loi Marthe Richard. Avec leur interdiction, les lupanars, de réalité sociétale, se sont transformés peu à peu en cliché imaginaire, un cliché imaginaire qui sent bon la IIIème République.

Ça tombe bien: le background de RIFTS repose énormément sur les clichés, surtout si ils sont imaginaires. Aussi il va y avoir une ou plusieurs boxons dans mon Paris de RIFTS.

Pour accueillir les rires gras de quelques PJ lubriques? Non... Enfin, pas que pour ça. J'imaginais plutôt une maison close servant de couverture à un réseau de résistants humains en lutte contre les maîtres monstrueux de la France de RIFTS (Rifts World Book 3: England). En 2386, la plus grande partie de la France est soumise au bon vouloir des infâmes Druides rouges et de leurs alliés Hadesiens (Rifts Dimension Book 10: Hades - Pits of Hell), Dyvaliens (Rifts Dimension Book 11: Dyval - Hell Unleashed) ou toute autre race monstrueuse ou démoniaque, profondément maléfique, extra-dimensionnelle (Rifts Conversion Book One et Rifts Dark Conversions). Les humains sont réduits au rang d'esclaves ou de serfs, au mieux.

Dans cette France soumise à l'arbitraire, je suis énormément tenté de mettre en avant "la Résistance" et "les révolutions" comme thèmes centraux. Pour la Résistance, je pense bien sûr à son modèle historique, la Résistance intérieure française de 1940-1944. Et si j'ai évoqué les révolutions au lieu de la Révolution, c'est parce qu'il y en a eu plusieurs: 1789, 1830, 1848 et 1871 (1968? Avec des pavés MDg?).

Dans mon idée, un mouvement de résistance s'est organisé au sein de la population humaine dans la France de RIFTS. C'est d'ailleurs ainsi qu'on la désigne: la Résistance. Celle-ci est particulièrement présente à Paris où elle bénéficie d'un important soutien dans une population humaine déclassée mais nombreuse: tribus de mutants en banlieue, clochards et vagabonds, fugitifs, esclaves, serviteurs, mercenaires, brigands... Et prostitués.

Le RIFTS officiel est un JDR assez pudibond où les désirs charnels sont aussi peu présents que les désirs spirituels. Kevin Siembieda n'évoque ni la fesse ni la religion dans son background, jamais. D'ailleurs, la plupart des races du jeu ne sont pas interfécondes. Un Vrai Atlante, une Fée ou un Démon de Hades ou Dyval n'aura aucune progéniture avec une humaine. Dans mon RIFTS  à moi, les relations inter-raciales sont autrement plus fécondes (je veux des Aasimars! Des Tieffelins! Des Dragonborns!) et les désirs plus voraces. Comme dans tout bon récit fantastique qui se respecte, les Démons et monstres nourrissent de noirs désirs pour les humaines de Paris et d'ailleurs. Jusqu'à un certain point.

Car il existe déjà des professionnelles pour satisfaire les habitants inhumains de l'ancienne Ville Lumière. Je veux bien sûr parler des péripatéticiennes surnaturelles du Bois de Boulogne. Ces dernières sont des Succubes pour la plus grande partie d'entre elles (Rifts Dimension Book 10: Hades - Pits of Hell), à même de combler leurs clients monstrueux sans y laisser trop de plumes. Les humains et D-Bees ne fréquentent pas le Bois de Boulogne, en dehors de quelques arcanistes, c'est juste beaucoup trop dangereux, mortel en fait.

Les clients des maisons closes parisiennes sont, en règle générale, des humains et des D-Bees. Les créatures magiques et surnaturelles qui fréquentent ces établissements sont capables de faire preuve de retenue dans leurs désirs monstrueux, c'est-à-dire qu'elles ne tuent / torturent / mutilent pas (trop) les hétaïres. Si leur trip c'est plutôt Hostel, il existe d'autres établissements spécialisés dans Paris qui fournissent ce genre de services. Mais ce ne sont pas des maisons closes, plutôt des boucheries.

Les filles sont des humaines "pures" le plus souvent, même si il existe quelques établissements qui fournissent des professionnelles "exotiques" (Elfes, Ogresses, Mutantes...). Et Françaises à 95%: le commerce d'esclaves connaît quelques difficultés avec l'émergence de nations humaines anti-esclavagistes puissantes dans l'Ouest de l'Europe (Logres, Castille, Angleterre...). Plus les nations non-humaines esclavagistes qui refusent de commercer avec les seigneurs monstrueux de la France de RIFTS (Wolfens de Rome, Vasconie, Aragon...): les sources d’approvisionnement se tarissent peu à peu, ce qui met les marchands d'esclaves parisiens un peu sur les nerfs...

Je dis "les filles", car elles sont les plus nombreuses, mais il existe aussi des établissements de gigolos. Toutes et tous sont officiellement des esclaves, appartenant aux propriétaires des maisons. Officieusement, il en va tout autrement.

Voilà mon idée: des filles (et quelques garçons?) ont monté tout un réseau pour venir en aide aux gagneuses des maisons closes parisiennes: le réseau Marthe Richard. Leur but: libérer les femmes, et les hommes, réduites en esclavage dans les bordels de la capitale. Pour ce faire, elles sont rentrées en contact avec la Résistance. Cette dernière leur fournit les planques et circuits clandestins pour permettre aux filles de quitter Paris. Celles-ci rejoignent les Îles britanniques, Amsterdam (jusqu'en 103 PA; Rifts World Book 31: TRIAW Two), la NDR, plus rarement l'Espagne ou l'Italie. Certaines vont se réfugier dans l'une des nombreuses communautés, en France même, qui se sont déjà libérés du joug extra-dimensionnel. Sortir de Paris est assez simple: il suffit de prendre une des lignes ley qui traversent la ville, avec un Ley Line Walker ou tout autre arcaniste de la Résistance capable de les emprunter.

La Résistance fait "sortir" les filles de Paris. En échange, celles-ci renseignent la Résistance sur ce qui se dit et se fait dans les maisons closes parisiennes. Druides Rouges, seigneurs, soldats, mercenaires, espions, policiers du Guet... Ils sont nombreux à venir confier leurs états d'âme aux professionnelles des lupanars parisiens. Elles sont nombreuses à transmettre ce qu'elles entendent ou comprennent à la Résistance.

Toutes les prostitués n'appartiennent pas au réseau, loin de là. Il y en a même qui travaillent pour le Guet et les filles du réseau ont fort à faire pour garder son existence secrète. Elles y sont arrivés jusqu'ici mais certains agents du Guet commencent à nourrir quelques soupçons... Quand une fille se sent en danger, le réseau contacte la Résistance et organise son "évacuation". Si sortir les filles de Paris est assez simple, il n'en va pas de même pour les sortir du bordel. Pour rappel, les prostitués sont des esclaves. Elles sont captives à l'intérieur de la maison close qui les emploie. Les établissements sont bien gardés, y compris par des arcanistes et des psioniques capables de détecter d'autres arcanistes et psioniques et leurs activités.

Il existe une, et une seule, maison close parisienne entièrement contrôlée par le réseau: la Loge (post ici; référence ici). Toutes les filles ne sont pas dans le secret mais la mère maquerelle et ses adjoints, ainsi qu'une grande partie du personnel, en font partie.

Les autres maisons closes sont largement infiltrées par le réseau Marthe Richard. Ce dernier a déjà pris ses dispositions pour être en mesure d'attaquer la plupart des établissements et libérer plusieurs centaines de filles en une seule opération. La Résistance fournira l'appui militaire pour ce faire. Plusieurs projets d'assassinat de personnalités parisiennes sont aussi dans les cartons du réseau. Plusieurs agents du Guet, officiels et mouchard(e)s, ont déjà été éliminés car ils avaient mis le doigt sur quelque chose... La grande crainte du réseau c'est que l'une des filles recrutées et/ou sauvées appartienne au Guet. Pour éviter d'être découvert, l'organisation fait en sorte que tout le monde en sache le moins possible. Les filles rescapées ne voient ni n'entendent celles et ceux qui les font sortir de Paris. Et chaque membre du réseau ne connaît pas plus d'une demi-douzaine d'autres résistants. Pour l'instant, le culte du secret a porté ses fruits et le réseau a réussi à dissimuler son existence à ses ennemis. Les maîtres monstrueux de Paris connaissent l'existence de la Résistance et les "évasions" de courtisanes mais ils ignorent la présence d'un réseau spécifique dans le circuit des maisons closes de la ville.

Tout risque de changer en 103 PA: les Gargouilles envahissent l'est et le nord de la France pour attaquer la NDR sur son flanc ouest (Rifts Sourcebook 3: Mindwerks et Rifts World Book 31: TRIAW Two). Les maîtres de Paris (le Roi Louis, le Cardinal, le seigneur de Vincennes...) plient le genou devant les officiers de Zerstrum. Pour les Gargouilles, il est hors de question de laisser des mouvements de résistance humains proliférer sur leurs lignes arrières. À partir de cette date, les rafles se multiplient dans la capitale...

À suivre donc...

Le look rétro de nos hétaïres, en plus de correspondre aux clichés imaginaires que j'affectionne, va bien avec le niveau technique du Paris de RIFTS en 2386. Je rappelle que la capitale et sa banlieue ne sont plus qu'une gigantesque ruine rongée par la végétation. Les bâtiments qui tiennent encore debout sont rares, ceux habitables encore plus rares. Les maisons closes se distinguent aisément dans le paysage urbain post-apo francilien par leurs façades à peu près en état, au milieu des gravats recouverts par la jungle.

Il n'y a aucun réseau de distribution d'eau courante ou d’électricité en ville. En conséquence, les conditions de vie des résidentes des bordels sont assez sommaires. On est plus dans l'ambiance "bassine en fer & bidet défectueux" que "douche à l'italienne & baignoire-jacuzzi". Et c'est tant mieux car ce relatif dénuement matériel cadre bien avec l'ambiance rétro des illustrations de Yannick Corboz. J'aime vraiment beaucoup ces dernières. Notamment ses aquarelles que je trouve splendides. J'ai plus de mal avec son encrage (de ce que j'en ai vu sur L'assassin qu'elle mérite) mais c'est très personnel.

Les filles de Yannick Corboz sont belles -- on sent que l'artiste aime les femmes qu'il dessine -- et, pour une fois, elles ont des traits très franco-belges. J'ai pensé à Yslaire et Loisel en découvrant son travail. Ça nous change des illustrations américano-nippones dans l'âme, et des physiques improbables dont je vous gratifie habituellement sur ce blog.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tag(s) : #RIFTS: VIGNETTE, #EUROPE, #FRANCE, #PARIS, #FAN SERVICE, #YANNICK CORBOZ ART, #BD, #RÉSISTANCE
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